Facebook se targue d’organiser un référendum sur ses nouvelles conditions d’utilisation. Ils poussent même le bouchon jusqu’à appointer un auditeur indépendant pour organiser le vote, s’il-vous plaît !
Après une séance de questions et réponses autour de leur nouveau texte de loi (loi interne que nous, utilisateurs, avons tous signés aveuglément), c’est donc maintenant un simulacre de démocratie qui prend place à travers ce référendum. Ils disent que si 30% des utilisateurs actifs participent au vote, et que le oui est voté, les nouvelles conditions d’utilisation rentreront en vigueur. Si moins de 30% participent, le résultat du vote ne sera alors utilisé qu’à titre informatif. Bien entendu, il faut encore s’entendre sur le nombre d’utilisateurs actifs et de ce qui se passe si les conditions d’utilisation sont rejetées, de cela, il n’en est pas fait mention.
C’est donc cela les nouvelles « démocraties » du 3e millénaire ?
Facebook n’appartient pas à ses utilisateurs, mais à ses actionnaires, qui sont juste intéressés par sa rentabilité financière (encore faible, cela dit), et je ne vois pas pourquoi ça changerait. Ce n’est pas un copier/coller d’un avertissement pseudo-légal sur votre page Facebook qui vous protègera de quoi que ce soit. Vous vous êtes inscrits de votre plein gré, vous avez « signé » leurs conditions d’utilisation, maintenant vous ne pouvez pas revenir sur votre accord, sauf à quitter complètement leur site web.
Ces nouvelles « démocraties » (avec guillemets, doubles ou triples si possible) ne sont plus dans les états, mais dans les multinationales [1]. Les états sont dépassés, les lois nationales n’ont plus cours et les lois internationales sont soit inexistantes, soit ne nous protègent pas ou si peu. Les discussions en cours au WCIT/CMTI à Dubaï en sont encore la preuve.
Si tout cela ne confirme pas l’existence du Facebookistan [2] et du Googledom [3] que Rebecca MacKinnon décrit dans Consent of the Networked, je ne sais pas ce que c’est.
Je vous conseille la lecture de ce livre !
Référendum au Facebookistan
Un lien intéressant :
http://owni.fr/2012/12/12/internet-cest-un-truc-de-hippies/
Il explique qu’internet a été fondé sur des principes de liberté et de partage, et que techniquement et culturellement, cela a immunisé internet à toute tentative de contrôle. Mais maintenant l’internet génère sa propre maladie, celle des multinationales comme Facebook, google, Apple,etc auxquelles les utilisateurs donnent leur données et le contrôle de leur devices volontairement (Apple peut couper un iPhone à distance).
Faut-il revenir à une localisation des services comme le mail, etc. ? (à l’heure ou tout le monde parle du cloud).
Référendum au Facebookistan
Je ne suis pas d’accord avec toi. Les termes de facebook précisent que les tribunaux de Santa Clara sont compétant pour trancher un litige. Il me semble que si facebook ce donne la peine de te faire accepter un disclaimer, ce n’est pas par soucis de transparence mais car ils imaginent qu’ils pourraient de voir l’utiliser comme pièce devant un tribunal, de Californie ou d’ailleurs.
Quoiqu’il en soit un disclamer n’a pas force de loi, par défaut tu est le détenteur légal des droits sur le contenu que tu produit. Du reste, en admettant qu’il y ai eu un accord entre toi et facebook, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas revenir dessus. En cas de litige, facebook pourra arguer de sa bonne foi en disant que tu a marqué ton accord à la création de ton compte. Et toi, de la tienne, en argumentant que tu pensait sincèrement avoirs rectifier les conditions par ce "copier/coller d’un avertissement pseudo-légal".
Référendum au Facebookistan
Bien sûr tous les utilisateurs restent propriétaires de leurs contenus, Facebook le rappelle d’ailleurs dans les textes en discussion (pour nous amadouer encore un peu plus ?).
Mais concernant l’utilisation de ces contenus, si j’ai cliqué (« signé ») à mon inscription que j’étais d’accord que Facebook utilise mon contenu, sans m’en demander la permission et sans me rétribuer, et que je répète cette action à chaque fois que Facebook me le demande (ou en continuant d’utiliser le service alors que je suis informé des changements), il me semble un peu difficile de faire valoir que je n’ai en fait pas donné mon accord.
Je ne suis pas avocat et encore moins juge et je serais bien content de me tromper et qu’un tribunal m’accorde le droit du doute. Mais Facebook pourrait même aller jusqu’à supprimer le post les avertissant que tu n’étais plus d’accord et tu aurais alors la difficulté supplémentaire de prouver que tu l’as bien envoyé. Pour revenir sur cet engagement (ou « pseudo-engagement ») de manière irrévocable, je ne vois pas trop comment faire sinon à ne plus publier mon contenu chez eux.