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<   mercredi 30 janvier 2013   >

Depuis mes derniers déboires avec ma solution de stockage Drobo, j’ai décidé de ne plus confier mes données à une boîte noire. En 2007 j’avais acheté un Drobo (seconde génération) que j’ai utilisé jusque fin 2012. Au début il contenait 2 disques de 1,5 TB, puis le contenu a progressivement évolué pour finalement arriver à 4 disques (0,5 TB, 1,5 TB, 2 TB et 3 TB) pour une capacité utile totale de plus de 3,5 TB.

Les produits Drobo sont des boîtiers contenant plusieurs disques durs qui sont configurés automatiquement en plusieurs ensembles RAID. Cet automatisme est très pratique car il permet d’utiliser des disques de tailles différentes de manière transparente, alors qu’un système RAID classique demande généralement un ensemble de disques de même capacité. D’un point de vue pratique et économique, il est donc plus facile de faire évoluer progressivement la capacité de stockage d’un Drobo en fonction des besoins et des finances disponibles. La configuration RAID permet de garder le système en fonctionnement, et donc les données sûres, même lorsqu’un disque dur meurt et doit être remplacé (voire 2 disques sur les modèles plus haut de gamme).

Cette simplicité et cette flexibilité ont cependant un coût : le système utilise des algorithmes propriétaires et fonctionne comme une boîte noire. Lorsque le système est lent, il est difficile de savoir exactement pour quelle raison [1]. Mais, plus grave, lorsqu’il tombe en panne, vous ne pouvez retrouver vos données qu’en vous fiant aux outils Drobo. Et c’est ce qui m’est arrivé. Petit à petit, mon Drobo a refusé de fonctionner, se plantant de plus en plus souvent, jusqu’à un point où il ne restait plus accessible que durant quelques minutes.

Je n’ai pas pu diagnostiquer de manière exacte la cause de la panne [2], mais j’ai par contre la certitude que les données sur mes disques sont bien encore présentes. Si je pouvais déplacer les disques dans un autre Drobo (même modèle), je pourrais sans doute tout récupérer. Malheureusement, ici à Dakar, je n’ai pas pu trouver cela. Il me restait donc à faire un choix difficile : acheter un nouveau Drobo et espérer que je puisse récupérer mes données, ou faire le deuil de mes données (qui n’étaient pas critiques, heureusement) et passer à un autre système de stockage.

Vu le coût d’un nouveau Drobo (€ 400 pour le modèle le moins cher) et vu que ces derniers temps mon expérience avec mon Drobo n’a pas été très bonne (perte de performance et stabilité réduite) j’ai fortement hésité à me laisser emprisonner dans cette direction. Car la racine du problème est bien là, les solutions propriétaires (comme ces Drobo) sont bien des prisons. Une fois que vos données y sont, les en faire sortir demande une bonne préparation, un bon avocat ou un bon plan d’évasion. Sinon, elles y restent jusqu’à y mourir.

J’ai donc finalement décidé de faire une croix sur le contenu de mes disques, de mettre mon Drobo de côté et de me construire moi-même une nouvelle solution de stockage. Après avoir un moment hésité à acheter un système prêt à l’emploi mais plus libre et ouvert (les produits QNAP étaient tentants) j’ai préféré opter pour un système complètement fait maison : un pc dont je choisis les composants et que je monte moi-même, FreeBSD comme OS et ZFS pour dominer les 6 disques durs que je vais placer à l’intérieur [3].

Je suis donc à présent occupé à monter ce PC. Et ce qui est amusant, c’est que c’est la première fois que je fais ça !

Pour les curieux, les caractéristiques de la machine sont :

  • carte mère MSI,
  • processeur Intel i3 à 2.8 GHz,
  • 16 GB de RAM (ZFS aime la RAM),
  • un disque SSD de 120 GB pour le système et pour la cache ZFS, connecté en SATA-3,
  • 6 disques durs SATA : 2 x 3 TB, 2 x 2 TB, 2 x 1,5 TB (capacité utile totale qui sera de 6,5 TB, je vais configurer ZFS en RAID 10), connectés en SATA-2,
  • une alimentation de 550 W pour tout cela.

Bien sûr, avec de telles caractéristiques, ce n’est pas seulement une solution de stockage que j’ai à ma disposition, c’est une bonne machine pour y faire tourner un serveur multimédia qui diffuse en HD. Et bien d’autres choses encore, par exemple contenir plusieurs machines virtuelles (sans doute sous Virtual Box) qui me serviront pour déployer quelques systèmes linux dont j’ai besoin dans mon travail quotidien.

Je vous raconte la suite prochainement...

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[1Cela m’est arrivé durant les 2 dernières années d’utilisation, la vitesse de ce système a 4 disques durs SATA était plus lent qu’un vieux disque dur IDE branché en USB. Difficile de savoir d’où venait le problème : lenteur du processeur Marvel embarqué, lenteur des disques, mauvaise configuration du système ? Certains semblent dire que la combinaison de disques avec des secteurs de 512 octets et de disques plus récents avec secteurs de 4096 octets soit la cause de la majorité des lenteurs, dans les systèmes Drobo et dans d’autres solutions de stockage, lorsque les secteurs sont mal alignés.

[2J’ai pourtant essayé beaucoup de choses, allant même jusqu’à démonter complètement le Drobo pour essayer d’y améliorer la dissipation de chaleur ou d’y remplacer la pile interne.

[3Le choix de base est ZFS qui est la seule solution de stockage redondante suffisamment robuste, flexible et performante qui soit libre et dont la configuration permet d’avoir des fonctionnalités proches de celles d’un Drobo (c-à-d combiner des disques de différentes tailles et faire évoluer le système progressivement). ZFS est d’abord disponible sur OpenIndiana (l’ancien OpenSolaris de SUN) et le portage vers FreeBSD est assez bon. Par contre le support de ZFS sous Linux reste incomplet (ce sera sans doute différent avec GNU/kFreeBSD), c’est donc que pour cela que je vais installer pour la première fois chez moi un système FreeBSD. Je pense qu’à l’intérieur des produits QNAP, c’est également FreeBSD (ou un dérivé) et ZFS qui tournent, probablement sous une distribution proche de FreeNAS ou NAS4Free.


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